Parcours et réflexions d’une associée œuvrant en droit de la construction et cautionnement
Je suis associée chez Norton Rose Fulbright Canada, où j’exerce le droit au sein du groupe Litiges et différends depuis douze ans. Ma pratique se concentre principalement sur toutes les facettes du droit de la construction. J’ai eu l’occasion de représenter divers acteurs de cette industrie, notamment des propriétaires, entrepreneurs, sous-traitants, ingénieurs et cautions, ce qui m’a permis de développer une compréhension approfondie des enjeux complexes auxquels ils sont confrontés. Au fil du temps, ma pratique s’est orientée vers le domaine du cautionnement, en représentant des cautions et des entrepreneurs dans des litiges relatifs à des réclamations découlant de cautionnements pour gages, matériaux et services et en conseillant des cautions dans le cadre de demandes d’interventions de donneurs d’ouvrage aux termes de cautionnements d’exécution.
Dès le début de ma carrière, j’ai eu la chance de participer à un litige découlant de la reprise d’un chantier par la caution à la suite de la faillite de l’entrepreneur général. Ce dossier d’envergure, qui s’est échelonné sur plusieurs années, m’a permis de travailler étroitement avec une caution et de développer un intérêt marqué pour le domaine du cautionnement. J’apprécie particulièrement la diversité des enjeux qu’il soulève (que ce soit des enjeux juridiques, techniques, financiers et/ou réputationnels), ainsi que sa spécificité. C’est également un domaine qui permet de jouer un rôle actif dans la prévention des litiges; une approche fondée sur la collaboration et le dialogue permet souvent de réduire l’ampleur du litige, voire d’éviter des conflits substantiels. Pour réussir dans ce domaine, il est essentiel d’être réactif, efficace et capable de saisir rapidement les enjeux, tout en évaluant les risques associés aux diverses solutions possibles. Cela nécessite une certaine dose d’audace et de créativité, ainsi que la capacité de sortir de sa zone de confort. Le travail d’équipe est également crucial, car il permet de mieux répondre aux exigences complexes et spécifiques du cautionnement. Une approche multidisciplinaire est souvent nécessaire pour faire face aux divers enjeux.
Il est important pour moi de partager mes connaissances avec les acteurs du milieu. Au fil du temps, j’ai constaté que les particularités du cautionnement demeurent parfois méconnues pour certains acteurs. Bien que cet outil soit précieux dans le domaine de la construction, il semble qu’il reste encore du travail à faire pour favoriser une meilleure compréhension des règles qui l’encadrent auprès de l’ensemble des intervenants de l’industrie. Je suis heureuse de pouvoir contribuer à ma façon à ce travail.
Parmi mes succès, je suis fière d’avoir été promue au titre d’associée à l’âge de 34 ans, en janvier 2024, après un processus national rigoureux. Cette promotion était un gage de confiance immense de la part de mon cabinet. J’étais alors la seule femme associée dans l’équipe Litiges et différends du bureau de Québec. Aujourd’hui, nous sommes trois associées à œuvrer en droit de la construction, sans parler bien sûr des associées œuvrant au sein des autres équipes du bureau de Québec et de nos autres bureaux canadiens. Je m’implique d’ailleurs auprès des jeunes, en particulier les femmes, pour les aider à progresser et j’agis aussi comme maître de stage de l’École du Barreau, ce qui consiste à accompagner des stagiaires qui complètent le processus de stage en vue de leur inscription au Tableau de l’Ordre du Barreau du Québec.
Bien que l’industrie de la construction et le domaine du cautionnement aient été historiquement masculins, j’ai toujours perçu le fait d’être une femme comme un atout. Cela me permet d’apporter une perspective différente à nos clientes féminines et d’établir de bonnes relations avec elles. J’encourage les femmes intéressées par cette industrie et ce domaine à foncer, car leur présence ne pourra qu’enrichir l’industrie!

