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Despina Mandilaras – La pratique en cautionnement : souvent une question de gestion de crises

Comme plusieurs individus qui travaillent dans l’industrie du cautionnement, un concours de circonstances non prévues m’a permis de rentrer dans l’univers du cautionnement, et d’y rester. J’ai commencé à travailler chez Lavery Avocats comme étudiante en 2013, après quoi j’ai effectué mon stage et débuter ma carrière d’avocate en 2014 dans le domaine du litige commercial. Comme jeune avocate, j’ai eu le privilège de travailler avec différents avocats spécialisés dans différents sous-domaines du litige commercial (litige contractuel, litige entre actionnaires, construction, etc.), de pouvoir observer le meilleur de leur pratique, de l’ajuster à mon image et d’acquérir toutes les connaissances, compétences, habiletés et aptitudes qui font de moi l’avocate que je suis aujourd’hui.

J’ai été impliquée dès le début de ma pratique dans le spectre diversifié du droit de la construction : les dossiers litigieux en matière d’appels d’offres, de projets publics ou privés, de projets en partenariat public-privé et en matière de contrats de conception, de construction et de financement. J’ai représenté tous les niveaux d’intervenants (donneurs d’ouvrages, entrepreneurs, professionnels) et ce, dans le processus judiciaire et arbitral. C’est à travers mes dossiers en litige de la construction que j’ai été introduit à cet outil indispensable qu’est le cautionnement. Mes deux pratiques principales, construction et cautionnement, forment le duo parfait. J’ai vite appris que le cautionnement, contrairement à ce que certains peuvent croire, est beaucoup plus qu’un formulaire à remplir et à remettre aux donneurs d’ouvrage dans le cadre d’un projet de construction.

Une pratique en cautionnement est souvent une pratique de gestion de crises qui demande plus qu’une mise en œuvre stricte du droit; oui, le droit s’applique et il existe plusieurs outils juridiques qui sont à la disposition de la caution pour protéger ses intérêts, mais plus souvent qu’autrement, il faut ratisser plus large et utiliser des outils de gestion des affaires et le gros bons sens pour pouvoir arrêter l’hémorragie qui résulte d’un chantier en défaut. C’est justement une des raisons pour lesquelles j’adore ma pratique en cautionnement.

Par ailleurs, le droit du cautionnement, étant un domaine niché qu’on n’apprend pas sur les bancs de l’école, ce n’est qu’en gérant des réclamations de gages, matériaux et services et des demandes d’intervention qu’un avocat en cautionnement puisse se spécialiser dans cette industrie et maîtriser l’art de naviguer les intérêts, souvent divergents, des divers acteurs impliqués (caution, donneurs d’ouvrage, entrepreneur général, sous-traitants, créanciers garantis, garants, etc.).

Pour terminer, je ne sens pas que d’être une femme a rendu mon parcours en cautionnement plus difficile. Mes deux congés de maternités ont certainement mis une pause dans ma carrière, mais, étant entourée d’une équipe flexible et conciliante, mon retour s’est déroulé en un tour de main. Par ailleurs, le fait que l’industrie soit composée de plusieurs jeunes professionnels qui jonglent souvent avec la même réalité de conciliation travail-famille fait en sorte que la communication des attentes et des besoins réciproques de toutes les parties prenantes se fait aisément.

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